Paris, 12.02.2018 C´est une exposition à la Fondation Louis Vuitton, encore jusqu´au 5 mars, qui montre quelques oeuvres emblématiques du grand musée newyorkais. Je l´ai trouvée très intéressante parce qu´elle documente la vision de l´art moderne réalisée dans le MoMA. Les fondateurs avaient une intention pédagogique, il croyaient que le modernisme menait, quasi automatiquement, vers un changement de la société. L´un d´eux, Alfred J. Barr, multipliait dès les années 1920 les petits livres où il explique les sources de l´art moderne, du cubisme et de l´art abstrait. Une des définitions de ce modernisme est la pluridimensionnalité, la pluridisciplinarité qui défait les cases entre les arts et présente la peinture, la sculpture, la photo, le film, le design industriel, l´architecture. C´était déjà l´idée du Bauhaus à Weimar, les fondateurs du MoMA le prennent pour modèle et avec le temps, cette ouverture se fait vers d´autres sphères encore. A la fin de l´expo qui se termine „au 21ème siècle“, beaucoup d´aspects et de disciplines vont se joindre à cette démarche qui vise, notamment, „de soutenir la création ultra-contemporaine.“
Dans la réalisation de cet art moderne progressiste qui d´abord va vers une abstraction radicale, les Américains se croyent dans une situation avantageuse, „libres du poids de la culture européenne, [nous] sommes en train de trouver la réponse car nous nions toute relation entre l´art, la beauté et la recherche de la beauté“, écrit en 1948 Barnett Newman (toutes mes citations proviennent du texte de l´exposition).
Je vous conseille vivement d´aller voir, je présente ici juste une ou deux impressions.
Entre autres, le MoMA a l´intention d´inclure la culture afro-américaine dans sa présentation, non seulement avec une grande exposition de l´art africain dès 1935. Dans la première salle de l´expo parisienne, il y a un film en noir-et-blanc, titré Lime Kiln Club Field Day de 1913, qui est la première et seule production cinématographique avec une distribution des rôles quasi entièrement noire … Le film, produit bien avant la fin de la ségrégation raciale, n´a jamais été montré et le MoMA en a sauvé ce qui restait de la pellicule et les centaines de photos de cette production (en 1938). Et comme par hasard, un des coups de coeur du public semble être une photo de Jeff Wall, du moins si on se tient aux sourires, au nombre de photos prises avec le portable et au temps prolongé de stationnement devant l´oeuvre. C´est la réconstruction exacte, 50 ans après, du Prologue que Ralph Ellison donne à son roman „L´homme invisible“ (1952). Au fond de l´image on voit un jeune afro-américain recroquevillé près de son lit se versant du thé, dans une chambre remplie avec les affaires d´une vie précaire, il y a juste ce plafond, muni d´une incroyable multitude d´ampoules (1369 dans le livre) dont quelques-unes sont allumés. Il ressemble à un énorme lustre qui rehausse l´atmosphère de pauvreté. Pour le plaisir du spectateur, le diapositif est monté „sur un grand caisson lumineux qui en fait ressortir la transparence colorée.“
Je veux encore évoquer la dernière salle, tout en haut et remplie de voix, elle est grande, on entre dans un ovale formé par 8 groupes de 5 haut-parleurs qui émettent chacun une voix d´un choeur, une musique féerique, religieuse. Il s´agit d´une installation de Janet Cardiff, une oeuvre de „radio-art“ „qui sculpte l´espace avec le son.“ Depuis les années 1990, l´artiste organise des déambulations visuelles et sonores. Ici, on entend la composition de Thomas Tallis (de 1653 env.) Spem in Alium pour 40 voix.
Paris, 12.02.2018 Eine Ausstellung in der Fondation Louis Vuitton zeigt noch bis zum 5. März einige emblematische Werke aus dem großen New Yorker Museum. Ich fand besonders interessant, dass sie das Konzept von moderner Kunst dokumentiert, das dem MoMA zugrunde liegt. Seine Gründer hatten eine deutlich pädagogische Absicht, sie glaubten offenbar, dass die Modernität quasi automatisch zur Veränderung der Gesellschaft führe. Einer von ihnen, Alfred J. Barr, schrieb viele kleine, zugängliche Bücher, in denen er die Ursprünge der modernen Kunst, des Kubismus und der abstrakten Kunst erklärte. Eine wichtige Intention des MoMA ist die Vieldimensionalität, die Zusammenschau der Sparten, so dass neben der Malerei und Skulptur auch Fotografie, Film, Industriedesign, Architektur gestellt wurden. Es war schon eine Idee des Bauhauses in Weimar, die Gründer des MoMA nahmen sie zum Vorbild und erweiterten sie mit der Zeit um immer neue Sphären. So sehen wir am Ende der Pariser Ausstellung „im 21. Jahrhundert“, viele neue Aspekte und Disziplinen von Kunst, mit der Intention „die ultra-zeitgenössische Kreativität zu unterstützen.“
In der Praxis dieser progressiven modernen Kunst, die zunächst hin zur radikalen Abstraktion geht, sehen die Amerikaner einen Vorteil darin, dass sie „frei vom Gewicht der europäischen Kultur in der Lage sind, etwas Neues zu erfinden, da wir jede Beziehung zwischen der Kunst, der Schönheit und der Suche nach Schönheit negieren“, schreibt Barnett Newman im Jahr 1948 (alle Zitate stammen von Texten der Ausstellung).
Ich empfehle ganz dringend den Besuch, hier möchte ich nur einige Eindrücke widergeben.
Unter anderem möchte das MoMA die afro-amerikanische Kultur einschließen. Dies geschah nicht nur durch eine große Ausstellung Afrikanischer Kunst bereits im Jahr 1935. Im ersten Saal der Pariser Ausstellung sehen wir auch einen Schwarzweißfilm mit dem Titel Lime Kiln Club Field Day von 1913, dem ersten und einzigen Produkt der Filmkunst mit ausschließlich schwarzen Darstellern … Der Film war lange vor dem Ende der Rassentrennung in den USA entstanden und wurde nie gezeigt. Das MoMA konnte im Jahr 1938 noch retten, was von den Filmrollen übrig war, nebst Hunderten Fotos von der Produktion. Wie durch Zufall scheint auch eines der beliebtesten Werke in der Ausstellung ein Foto von Jeff Wall zu sein, zumindest wenn man nach den strahlenden Gesichtern, der Zahl der Handyfotos und dem Aufenthalt vor dem Bild geht. Es handelt sich um die exakte Rekonstruktion des Vorworts von Ralph Ellison zu seinem Roman „Der unsichtbare Mann“ von 1952, 50 Jahre danach. Man sieht einen jungen Afro-Amerikaner im Hintergrund, der neben seinem Bett kauernd sich Tee einschenkt. Das Zimmer ist angefüllt mit den Gegenständen eines Lebens in Armut, da ist nur die Zimmerdecke: An ihr hängen eine unglaubliche Vielzahl von Glühbirnen (1369 im Buch), von denen einige brennen. Das sieht aus wie ein riesiger Lüster, der die Atmosphäre der Armut mit seinem gläsernen Glanz überhöht. Außerdem ist das Dia auf „einen großen Leuchtkasten aufgezogen, der seine farbige Transparenz hervortreten lässt.“
Ich möchte noch den letzten Saal erwähnen, ganz oben in dem wunderbaren Segelschiff der Fondation Vuitton, er ist groß und voller Gesang, man betritt ein Oval aus 8 Gruppen von jeweils fünf Boxen, jede mit der Stimme eines Chors von märchenhafter, religiöser Musik. Es handelt sich um eine Installation von Janet Cardiff, ein Werk der „Radiokunst“, „eine Skulptur mit Klang im Raum.“ Seit den 1990er Jahren entwickelt die Künstlerin Rundgänge zum Sehen und Hören, sogenannte Raum-Klang-Installationen. Hier hören wir die Komposition Spem in Alium von Thomas Tallis (um 1653) für 40 Stimmen.