Jean-Michel Basquiat

Paris, 12.11.2018  Ce reportage sur l´exposition à la Fondation Louis Vuitton (jusqu´au 14.1.2019) sera écrite, sans images, je vous invite de regarder les oeuvres sur le site de la Fondation … Je ne voulais pas, comme beaucoup d´autres visiteurs, toutes les prendre en photo. Je n´ai pas suivi l´application de l´expo, je voulais me focusser, donner mes impressions par la déscription – à mon avis l´art se joue dans l´impact d´une oeuvre, ce qu´elle met en mouvement chez l´individu. Je n´ai choisi que quelques tableaux dont je donne ma vision personnelle.
Etant la traductrice d´Edouard Glissant, de Patrick Chamoiseau, de Dany Laferrière, je connais assez bien la culture africaine de la Caraïbe et du vaudou, je connais aussi le Brésil avec le candomblé, donc je suis initiée à une bonne partie de „la culture de la diaspora africaine“ qui avait influencé Basquiat.

Né en 1960 d´une mère porto-ricaine et d´un père haïtien, il émergeait en 1981 dans les rues de New York avec des muraux, de la street art, des graffitis qu´il signait SAMO. Il jouait dans un film underground titré Downtown 81. On le voit (sur youtube) dans sa première jeunesse, avec candeur et insouciance, entre les musiciens de son groupe où il jouait de la clarinette. Il est devenu le premier artiste mondial, un peintre „jeune et sauvage“ avant la lettre, en même temps le premier peintre afro-américain de cette grande renomnée. Il est l´artiste le plus jeune à participer à une Documenta de Kassel, c´était la septieme, celle de 1981, il n´avait que 21 ans. Il est mort prématurément en 1988, à l´age de 28 ans.
A l´entrée de l´expo, une photo de l´artiste en jeune homme, dans toute sa beauté, mais avec une mine de désaveu mélancolique et tourmenté.

L´expo commence avec trois têtes totémiques, dans le style de Basquiat, entre cubisme et street art, démons déssinés par quelques traits drus, tous des auto-portraits, on croit le reconnaître. La dernière des trois, un crâne en explosion, avec cette excroissance en blanc qu´on retrouve presque sur tous les autres (auto-)portraits.
L´expo attire les familles, c´est bien. Dans la salle avec les débuts de Basquiat, des muraux qu´il avait faits dans les rues, des collages, sur un fond de graffitis on voit des pages couvertes de dessins énigmatiques, rappelant des pictogrammes. Un monsieur avait peut-être mal compris „support trouvés“ dans le texte de la salle, il dit à son petit de cinq ans: „Il avait trouvé des dessins d´enfants et les a collés.“ Mais pour un enfant c´est la bonne explication.

Basquiat joue avec l´énigme pictural mais aussi textuel. Dans la salle „Couronnes“ il y a une grande toile titrée „Peso Neto“ – portuguais, espagnol pour „poids net“. Elle est datée et signée „DEC 25 81 JEAN MICHEL“, le soir de Noël. Ainsi, les trois têtes couronnées, juste conturées en noir, pourraient être les trois mages, dans le ciel noir d´un milieu urbain nocturne, on voit la rue avec pans de murs de couleur, mais surtout d´un blanc sur-illuminé, en bas une tête esquissée en rouge mat, avec une coiffe afro, entourée de symboles de l´exclusion, des grilles, des fenêtres, dessinées en noir-et-blanc.

Autre toile, „Sans titre (Sherriff)“, deux personnages, le sheriff blanc et son aggresseur, peints comme une bd sans figures humaines, juste des vecteurs en couleur qui portent les émotions, l´aggression, la violence, l´attaquant qui porte une couronne a aussi la peau blanche (avec l´excroissance mentionnée). Une peinture gribouillée, splashée, faite de signes, comme l´étoile sur la poitrine du policier énorme, une masse de chair en rose. Les seuls objets vraiment déssinés sont les armes, le revolver de l´agent dirigé vers le sol, tandisque l´autre pointe un long couteau, mais l´attaque est surtout dans le regard, les couleurs giclent et se croisent, l´or du couronné détourne l´éclair rouge du sherriff.

C´est l´art de Basquiat de représenter des émotions divergentes et pleines de violence, de les contenir dans le cadre jusqu´au point qu´elles ne nous sautent pas dans la figure ou sur le corps. Nous les voyons, épatés, intrigués, conquis par toute cette énergie, cette splendeur électrique. Ses peintures montrent un chaos de tensions non résolues, impromptus, existencielles, à l´échelle du monde moderne. Il vivait les contradictions de sa société, notamment celle de la race, en homme écorché, avec la tête qui lui explosait.

Avec cette idée, j´ai buté sur le texte de salle concernant la peinture „Baptismal“ (Baptême). Il explique que la dualité est un des moyens d´expression de Basquiat, produisant une tension entre une figure christique et démoniaque, „deux oppositions dont l´artiste équilibre les énergies, chaque élément conditionne l´autre, dans la création d´un tout.“ J´étais d´accord avec les tensions et les figures christiques et démoniaques, mais pas avec l´idée que cela formerait „un tout“. D´ailleurs, la dualité entre le divin et le démon, c´est typique pour les esprits vaudous …
Edouard Glissant écrit sur l´art des Amériques, que l´image est bi-dimensionnelle, „plate“. Au lieu d´être tiré à l´intérieur par la perspective, le spectateur a l´impression que les figures sont à son niveau, qu´elles sortent du tableau. Et Glissant parle de cette tension dans le monde qu´il nomme Relation, entre le nord et le sud, entre les anciens colonisateurs et les anciens colonisés, si on veut, entre les blancs et les noirs, qui est omniprésente dans notre monde actuel, et non résolue, et qui n´est pas totalisable …
Notre culture européenne aimerait contenir l´art dans un cadre où rien n´est censé dépasser. Mais Basquiat, c´est la démesure, dont parle Glissant. Il crée un art totémique, „créolisé“, avec les moyens africains et vaudouisants, avec les ajouts contemporains des années 80, les graffitis, le cinéma science-fiction et ses extraterrestres surhumains.

La contribution de Basquiat à la Documenta VII de 1981 était la toile „Arroz con pollo“, (poulet au riz), plat typique du Porto Rico de sa mère, le texte de la salle évoque „des résonances intimes“: Deux figures déssinées en noir sur blanc (avec craie grasse), celle de gauche, au milieu du tableau, doit être la mère, petite, blanche, on voit le sein gauche et la vulve, son visage est écarquillé, horrifié. L´autre est l´homme, en coiffure afro, corps noir charbon, squélétique. Il offre un poulet rôti, bien doré comme dans la pub, à la femme, il le lui tend au-dessus d´un foyer et d´une table calcinés.

Je m´attarde encore à „Baby boom“, avec le triangle familial en triptyque sur fond blanc acrylique, l´homme au milieu, la femme à droite, ce sont les personnages de „Arroz con pollo“, et le bébé sur le pan gauche de „l´autel“, noir avec l´excroissance sur la tête, tous les trois surhumains, couronnés d´une sorte de halo vertical, „oscillant entre le nimbe, la couronne de laurier (?) et celle, christique, d´épines“, nous dit le texte de la salle. Je dis „surhumain“, mais ça pourrait être leur dernier moment, parce que le „boom“ pourrait provenir de la bombe que le petit porte sur le dos …

Et j´en passe de belles expériences avec les mots de Basquiat, avec ses oeuvres vouées à la musique, le jazz, l´immense disque shellac en bois, avec juste le nom de Miles Davis, ou la couverture extragrande d´un disque, toute noire avec l´inscription en craie blanche des titres comme „Ko-ko“ etc. Allez-y, c´est encore ouvert jusqu´ au 14 janvier, et il y a aussi l´expo d´Egon Schiele …

Paris, 12.11.2018  Diesen Bericht von der Ausstellung in der Fondation Louis Vuitton (noch bis zum 14.1.2018) liefere ich schriftlich, (fast) ohne Bilder, bitte gehen Sie auf die Website der Fondation, um sie anzuschauen. Ich wollte nicht, wie viele andere Besucher, ständig fotografieren. Ich bin auch nicht der App zur Ausstellung gefolgt, denn ich wollte mich fokussieren, die eigenen Eindrücke wiedergeben – denn nach meiner Meinung spielt die Kunst, wo sie im Betrachter etwas in Bewegung setzt. Ich greife nur einige Bilder heraus und gebe wieder, wie ich sie erlebt habe.
Neben meiner Begeisterung für moderne Kunst kann ich etwas zum Hintergrund der Show beisteuern, was zur Vertiefung des Erlebnisses beitragen kann. Als deutsche Übersetzerin des karibischen Kulturkritikers Edouard Glissant und anderer Autoren aus der Region kenne ich die afrikanische Kultur der Karibik und des Voodoo, daneben auch Brasilien mit dem Candomblé, ich bin also vertraut mit einem großen Teil der „Kultur der afrikanischen Diaspora“, die Basquiat stark beeinflusst hat.

1960 geboren als Sohn einer portorikanischen Mutter und eines aus Haiti eingewanderten Vaters,  taucht er 1981 in New York als Straßenkünstler auf, mit Wandbildern und Graffiti, die er mit SAMO signiert. Er spielt in einem Underground-Film mit dem Titel Downtown 81 sich selbst in all seiner frischen, noch unbelasteten Jugendlichkeit, zusammen mit seinen Musikerfreunden, er spielt Klarinette in einer Band und malt. Inzwischen gilt er als der erste Weltkünstler, nicht zufällig ein Afro-Amerikaner (siehe Obama), obwohl er der erste Farbige ist, der zu diesem Ruhm kommt, er ist ein „Junger Wilder“ bevor sie erfunden wurden. Er nahm mit 21 Jahren als jüngster Künstler an der Documenta VII in Kassel teil, und er starb allzu früh im Jahr 1988 im Alter von 28 Jahren.

Vor dem Eingang der Ausstellung ein Foto des Künstlers als junger Mann in all seiner Schönheit, doch ist sein Gesichtsausdruck widerwillig, melancholisch, gequält.

Die Ausstellung beginnt mit drei großen Köpfen, Totems im Stil von Basquiat, zwischen Street art und Kubismus, mit starken Strichen gezeichnete Dämonen, es sind wohl Selbstporträts, man meint ihn zu erkennen, außerdem gleichen sich die Porträts alle untereinander. Das dritte ist ein explodierender Totenschädel, mit einer weißen Ausbuchtung an der Schädeldecke, die sich in fast allen anderen (Selbst-) Porträts wiederfindet.

Die Expo zieht die Familien an, das ist erfreulich. In dem Raum mit Basquiats ersten Arbeiten, es sind Wandbilder von der Straße, Collagen, auf einen Hintergrund mit Grafitti sind Papierseiten aufgeklebt, die mit enigmatischen, an Piktogramme erinnernden, Zeichen bedeckt sind. Vielleicht hat der Mann den Ausdruck „support trouvés“, „vorgefundene Elemente“, nicht richtig verstanden, jedenfalls erklärt er seinem Fünfjährigen: „Er hat Kinderzeichnungen gefunden und sie aufgeklebt“. Wohl eine gute Erklärung für das Kind.

Basquiat spielt mit Rätseln, sowohl im Bild wie im Text. In dem Saal „Crowns“ (Kronen) hängt ein großes Gemälde mit dem Titel „Peso Neto“ – portugiesisch oder spanisch für „Nettogewicht“. Am unteren Rand ist es groß und deutlich datiert und signiert: „DEC 25 81  JEAN MICHEL“, der Abend des Weihnachtsfestes also. Daher können die drei nur schwarz konturierten, stilisierten gekrönten Häupter die Drei Könige darstellen, im schwarzen Himmel über einer nächtlichen urbanen Umgebung, man sieht die Straße mit ein paar bunten, hauptsächlich aber grellweißen Hauswänden, unten ein in schwachem Rot skizzierter Kopf mit Afrofrisur, um ihn schwarz-weiß gezeichnete Symbole der Ausgrenzung, Gitter, Zäune, Fenster.

Ein weiteres Werk, ohne Titel (Sherriff), zwei Figuren, der Sherriff und ein Aggressor, aber gemalt wie ein Cartoon ohne menschliche Figuren, nur Vektoren aus Farben, die die Emotionen von Aggression und Gewalt tragen. Der Angreifer hat eine Krone und weiße Haut (wieder mit der erwähnten Ausbuchtung). Die Malerei ist krakelig, die Farbe draufgesplasht, sie besteht aus Zeichen, etwa der Stern auf der Brust des ungeheuer dicken Polizisten, ein rosa Fleischberg. Die einzigen klar gezeichneten Gegenstände sind die Waffen, die Pistole des Sherriffs zeigt nach unten, während der Angreifer ein langes Messer gezückt hat, aber die Attacke geschieht vor allem mit den Blicken, die Farben spritzen und treffen aufeinander, das Gold des Gekrönten lenkt den roten Blitz des Sherriffs ab.

Hierin besteht Basquiats Kunst, er stellt einander engegengesetzte Emotionen voll Gewalt dar und es gelingt ihm, sie gerade so weit zurückzuhalten, dass sie einem nicht aus dem Bild ins Gesicht oder auf den Leib springen. Wir sehen sie, verblüfft, elektrisiert, überwältigt von all der Energie, der Strahlkraft. Seine Bilder zeigen ein Chaos nicht bewältigter, unvermittelter, existenzieller Spannungen, die heute weltweit bestehen. Er hat die Widersprüche seiner Gesellschaft, vor allem die der Rasse, als Geschundener erlebt, sein Kopf explodiert ihm davon.

Mit diesen Gedanken stieß ich mich an dem Saaltext zu dem Bild „Baptismal“ (Taufe). Er erklärt den Dualismus als Ausdrucksmittel von Basquiat. So werde eine Spannung etwa in einer Figur hergestellt, die sowohl Jesus als auch ein Dämon ist, „zwei Gegensätze, deren Energie der Künstler ins Gleichgewicht bringt, wo jedes Element das andere aufwiegt, auf diese Art wird ein Ganzes geschaffen.“ Ich bin einverstanden mit der Spannung und auch mit dem Gegensatz von Jesus und Dämon in einer Figur, aber ich finde nicht, dass ein ausgewogenes Ganzes geschaffen wird. Abgesehen davon ist das Oszillieren der Figur zwischen Gottheit und Dämon typisch für die Geister des Voodoo.
Edouard Glissant schreibt über das Bild in Amerika, es sei zweidimensional, „flach“. Anstatt den Betrachter mittels der Perspektive in das Bild hineinzuziehen, stehen die Figuren auf einer Ebene mit ihm, als kämen sie auf ihn zu. Glissant spricht auch von der Spannung in der Welt, er nennt sie Relation, zwischen dem Norden und dem Süden, den ehemaligen Kolonisten und den ehemaligen Kolonisierten, zwischen Schwarz und Weiß, eine Spannung, die allgegenwärtig ist in unserer heutigen Welt, nicht aufgehoben und daher nicht totalisierbar.

Unsere europäische Kultur hätte die Kunst gerne in einem Rahmen, aus dem nichts herausquillt. Doch Basquiat ist das Unmaß, das Überbordende, von dem Glissant spricht. Er schafft eine totemische Kunst, sie ist „kreolisiert“, das heißt aus Verschiedenem gemischt, und er benutzt dazu die Mittel der afrikanischen Kunst und des Voodoo zusammen mit zeitgenössischen Beiträgen aus den 1980er Jahren, wie Graffiti und das Science-Fiction-Kino mit seinen übermenschlichen Extraterrestren.

Basquiats Beitrag zur Documenta VII von 1981 war das Gemälde „Arroz con pollo“ (Reis mit Hühnchen), ein typisches Gericht aus Porto Rico, der Heimat seiner Mutter, der Saaltext weist auf „private“ bzw „intime Anklänge“ hin: Zwei schwarz auf weiß gezeichnete Figuren (mit Ölkreide, wie so oft), die linke, in der Bildmitte, stellt wohl die Mutter dar, eine Weiße, man sieht nackt ihre linke Brust und die Vulva, ihr Gesicht ist aufgerissen, in blankem Entsetzen. Die Figur des Mannes mit Afrofrisur, einem skelettartigen kohlschwarzen Körper, reicht der Frau ein gebratenes Huhn, schön braun wie aus der Werbung, über eine Herdstelle und einen Tisch, die beide verkohlt sind.

Ich nehme mir noch „Baby Boom“ vor, mit dem familiären Dreieck als Triptychon auf grellweißem Acryl, der Mann in der Mitte, die Frau auf dem rechten Flügel, die gleichen Figuren wie in „Arroz con pollo“, und das Baby des Titels nimmt den linken Flügel des „Altars“ ein, es ist schwarz mit der Ausbuchtung auf dem Kopf, alle drei sind übermenschlich, gekrönt von einer Art waagrechtem Heiligenschein, „auch oszillierend zwischen dem Lorbeerkranz (?) und der Dornenkrone (Christi)“, so der Saaltext. Ich schreibe „übermenschlich“, aber es könnte auch ihr letzter Moment sein, denn der „Boom“ könnte von der Bombe kommen, die das Kleine auf dem Rücken trägt …

Ich übergehe andere schöne Eindrücke, etwa Basquiats Umgang mit Wörtern, oder die Werke, die er der Musik, dem Jazz widmet, die überdimensionierte Schellack-Platte aus Holz, nur mit dem Namen von Miles Davis, oder die riesengroße Plattenhülle, ganz in Schwarz, darauf mit weißer Kreide Titel wie „Ko-ko“ etc. Gehen Sie hin, sie ist noch bis zum 14. Januar geöffnet, außerdem gibt es noch die Ausstellung von Egon Schiele.

Les commentaires sont fermés.