Les jeunes /Die Jugendlichen

La Cité rouge où MHD a grandi

Paris, 27.09.2018  C´est encore dans Le Monde (du 24 septembre) qu´on lit un article sur le harcèlement dans les écoles. Ce phénomène est aussi observé et commenté largement en Allemagne, du fait qu´il est devenu plus dure pour les victimes depuis qu´il est continué sur Instagram après les cours. Des jeunes, filles et garçons „branchées“, les „populos“, avec les fringues de marque et des tas d´amis sur la toile, toisent et chahutent les timides et plus frustes. Il paraît que l´année passée, avec la mode des t-shirts rayés nommés les marinières, on pouvait distinguer, à la largeur des rayures, les modèles achetés chez agnès b. contre ceux de chez Monoprix. Pas facile pour une jeune ado de trouver les répartis pour se mettre en valeur contre les invectives, le journal en documente quelques-unes, livrées par une psycho-thérapeute experte.

Après avoir lu cet article, j´ai pris le bus no 75 en même temps qu´un groupe mixte noir et blanc de jeunes garçons. Je n´avais pas le choix, j´entendais tout ce qu´ils disaient, puisque j´étais avec eux dans un des 8 sièges „duo en face“ à l´arriére du bus. Ils étaient hilares et très vivaces, parlaient de leurs profs, du foot du dimanche. Ils semblent se faire de l´argent en achetant des produits sur internet pour les revendre aux potes. Leurs propos étaient surtout sur la malchance des autres qui n´avaient pas pu faire de profit parce qu´ils avaient mal choisi la marchandise. Un temps un monsieur était assis en face de moi, très attentif à ce qu´ils disaient, les observant de près. Il devait être un ancien prof, il souriait avec moi, ils étaient sympas, inoffensifs, si jeunes. A la fin ils parlaient longuement des filles de leur lycée. „Est-ce qu´elle est 2002 ou 2003?“ „Je suis avec elle.“ „Ah, ton coeur est effiloché!“ „Tu as vu Tokyo, elle est avec X.“ „Aussi 2003.“ „Moi je regarde celles qui entrent en sixième.“ „Alors tu vas attendre quatre ans?!“ La bande est descendue au Centre Pompidou, là, sur les marches devant le musée, on peut passer la soirée sans dépenser.

Un de ces jeunes du 19ème est devenu une star du rap. Il s´appelle MHD, a 24 ans, et sort son nouvel album prochainement, le titre, en l´occurence, est „19“. Avec les autres il est au sommet des ventes „physiques“, c´est-à-dire, de cd. Mais Mohamed Sylla, aka MHD, a fait ses débuts sur youtube avec ses vidéos dès 2015, en streaming, le mode préféré des jeunes pour consommer la musique. Il fait de la „Afro-trap“ une variété plus dure et noire du hip-hop. Ces fans entre les lycéens apprécient qu´il ne mette pas de grossièretés dans ses textes. Dans l´interview au Monde il parle de son adolescence: „Je n´ai jamais vraiment traîné“, „j´étais toujours dans ma bulle“ à faire de la musique d´après des pièces instrumentales sur youtube … un artiste en devenir.

Paris, 27.09.2018  Wieder einmal in Le Monde (vom 24.9.) ist ein Artikel über das Mobbing in den Schulen zu lesen, das Phänomen wird in den französischen Medien ebenso aufmerksam beobachtet und kommentiert wie in Deutschland, nachdem es für die Opfer noch schwerer zu ertragen ist, wenn die Erniedrigung nach der Schule auf Instagram weitergeht. Hier nennt man sie die „Populären“, die „angesagten“ Mädchen und Jungen mit den Markenklamotten und haufenweise Freunden in den sozialen Netzwerken, die andere, weniger selbstbewusste und wohlhabende Klassenkameraden von oben herab behandeln und hänseln. Offenbar waren im letzten Schuljahr quergestreifte Matrosenshirts in Mode, bei denen an der Breite der Streifen abzulesen war, ob sie von der „coolen“ Marke agnès b. oder aus dem Kaufhaus Monoprix stammten. Gar nicht so einfach für eine Jugendliche, die passende Entgegnung zu finden, um sich gegen die Invektiven zu behaupten. In der Zeitung liefert eine Psychotherapeutin und Mobbing-Expertin ein paar Beispiele, wie man sich schlagfertig wehrt.

Nach der Lektüre des Artikels nahm ich den Bus 75, zu gleicher Zeit stieg eine schwarz-weiß gemischte Gruppe von Schülern ein. Ich hörte alles, was sie sagten, denn sie saßen wie ich ganz hinten im Bus. Sie waren sehr lebhaft, gut drauf, redeten unaufhörlich, über ihre Lehrer, den Fußball vom Sonntag. Offenbar verdienen sie etwas Geld, indem sie Waren im Internet bestellen und sie an die Kumpel verticken. Ihr Gespräch drehte sich hauptsächlich um Reinfälle der anderen, die falsch gewählt und keinen Profit gemacht hatten. Eine Zeitlang saß ein Herr mir gegenüber, der sie ständig beobachtete, ich vermutete in ihm einen pensionierten Lehrer. Wir mussten beide lächeln, sie waren nett und fröhlich, einfach sehr jung. Am längsten unterhielten sie sich über die Mädchen an ihrer Schule. „Ist sie 2002 oder 2003?“ „Ich bin mit ihr zusammen.“ „Ah, dein Herz ist zerschlissen!“ „Hast du Tokio gesehen, sie geht jetzt mit X.“ „Auch 2003.“ „Ich kuck mir die an, die in die Fünfte kommen.“ „Was, du willst vier Jahre warten?!“ Die Bande stieg am Centre Pompidou aus, auf dem weiten gestuften Platz vor dem Kulturzentrum kann man einen Abend lang abhängen, ohne Geld auszugeben.

Ein Junge aus dem 19. Bezirk wurde zu einem Star des Rap. Er heißt MHD, ist 24 und veröffentlicht gerade ein neues Album, mit dem sprechenden Titel „19“. Seine Tonträger sind Spitze in den Verkaufszahlen, offenbar ist die französische Sparte der „Urbanen Musik“ inzwischen ohnehin führend unter den Top 20 der Welt (ebenfalls Le Monde vom 24.9.) Aber Mohamed Sylla, alias MHD, hat mit seinen ersten Stücken auf Youtube angefangen, Streamingdienste sind bei den Jugendlichen am beliebtesten und haben den CD-Verkauf weit abgehängt. MHD macht „Afro-Trap“, eine härtere, schwärzere Variante des Hiphop und hat seit 2015 eine Reihe von Hits gelandet. Seine Fans unter den Lycéens schätzen ihn, weil er keine Grobheiten in seinen Texten hat. In dem Interview mit Le Monde spricht er über seine Teenagerzeit. „Ich bin eigentlich nie herumgehängt“, „ich war immer in meiner Blase“, das heißt Zuhause beim Musikmachen nach Instrumentalstücken auf Youtube … als angehender Künstler.

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