Dans le métro

Paris, 27.06.2017  C´était lundi, 14.30 heures, une jeune femme entra dans la rame où j´étais, elle en faisait un événement. Bronzée, belle, d´une trentaine d´années, avec de grands yeux noisette, elle se sentait observée par tous les hommes autour. Elle portait une blouse en soie bleu-ciel et s´asseyait en face de moi. Quand le train partait, elle se mettait furtivement une pillule dans la bouche et avalait une gorgée d´eau de sa bouteille en métal qu´elle tirait de son petit sac-à-dos bleu-ciel.
Une autre jeune, menue, à côté d´elle à la fenêtre, me souriait gentillement, quand le métro freina d´un grand coup et s´arrêta en étaignant trois quart de la lumière en plus de la clim.
Le conducteur ne tardait pas à nous informer qu´on allait repartir bientôt. Après quelques minutes la lumière reveneait en force. La fille me souriait encore une fois. Mais le soulagement ne dura que quelques secondes. On ne pouvait pas repartir „parce qu´il y avait des personne sur la voie à Saint Michel“, disait le conducteur.
J´essayais de ne pas trop penser au fait que nous étions pile sous la Seine, entre Cité et Saint Michel.
„We are under the river!“, triomphait un passager derrière nous qui informait une poignée de jeunes asiatiques sur le bon déroulement d´un arrêt dans un métro parisien.
Brusquement on entenda des cris, devant, dans le tunnel, une femme gueulait et il y avait des hurlement d´hommes qui me semblaient alcoolisés et qui s´approchaient.
Le monsieur à côté de moi se mettait debout pour mieux voir. La jeune fille et moi, on avait des bouffées claustrophobes. Elle demandait à sa belle voisine de lui donner un peu de son eau. Instinctivement je pressais ma bouteille contre moi, elle me servirait, s´il fallait endurer cette situation très longtemps … J´avais une place assise, heureusement, beaucoup de gens devaient rester debout. Il faisait chaud. Deux ados échangeaient des blagues un peu morbides sur la situation. Mais tout le monde gardait le calme, les Français sont vraiment exemplaires dans ces cas-là.
„Pourquoi il ne nous laissent pas descendre?“, demandait la jeune fille, à bout des nerfs.
„Ah, je les vois“, disait l´homme debout, excité. „Ce sont des petits cons, là-dehors, ils ont peut-être seize ans.“ Il se rasseyait un moment, il avait la cinquantaine et était vêtu en sportif. „Je m´y connais, j´ai travaillé avec eux, plus maintenant, depuis un an je fais un burn-out …“
De loin dans la rame, on entendait une femme demander à haute voix: „Est-ce que quelqu´un a du Lexotan? Il nous faut du Lex …“
Les jeunes asiatiques avaient compris, elles commençaient à pleurer.
„Si elles paniquent, cela peut être très contagieux“, disait la belle en face de moi.
„Un docteur! Est-ce qu´il y a un docteur dans le train?“
„Ah, c´est une vieille dame qui est tombée dans le pommes, derrière. J´ai du Lexotan à la maison, mais pas sur moi“, m´explica le voisin qui s´était remis debout, il regardait sa montre. „Déjà 20 minutes de perdues. En fait, j´ai un rendez-vous chez ma psy – très bonne, d´ailleurs.“
La belle en face de moi semblait intéressée. „Je peux vous la recommander. Et vous, vous avez un rendez-vous urgent? Le mien n´est qu´en 45 minutes …“
La belle disait qu´elle devait prendre un train à 19 heures.
„Oh vous l´attrapperez!“, je disais un peu ironiquement.
Elle avait voulu rencontrer encore des personnes avant son départ en Suisse où elle vivait, à M.
Mon voisin avait un ami dans ce village au Lac Léman!
J´essayais toujours de respirer tranquillement.
Les jeunes sur la voie repassèrent en courant, poursuivis par des policiers.
Une dame avec de longs cheveux blancs, devant nous, se plaignait que ce n´étaient sûrement pas de vrais policiers.
„Mais si, madame“, disait mon voisin.
„Et est-ce qu´ils ont des armes?“
On pouvait reprendre notre chemin après une heure d´attente.

 

Beate Thill

19&Quel$aragraphe

Kommentare sind geschlossen.